Maëva Squiban, plus d'un tour dans son sac
Riche d’un palmarès long comme une étape du Tour de France, Maëva Squiban vient de signer dans l’une des plus prestigieuses équipes cyclistes du monde. En ligne de mire : le prochain Tour de France féminin, dont une étape passera par Brest.

À la question “à quoi ça tient, un destin ?”, la réponse est souvent “à si peu de choses”. À une rencontre, à une détermination particulière, à un choix fait au bon moment, à tout cela à la fois… Et, parfois même, à un cadeau.
Mini bio
- 2002 : naissance à Brest
- 2017 : championne de France sur route
- 2020 : vice-championne d’Europe de contre-lamontre
- 2022 : premier Tour de France
- 2023 : première victoire d’étape chez les professionnelles
- 2024 : deuxième de la 7e étape du Tour de France au Grand Bornand
La petite reine
À bientôt 23 ans, la Brestoise Maëva Squiban a transformé son présent d’il y a longtemps en passion d’aujourd’hui : « Mon histoire avec le vélo a débuté à un Noël, quand mes parents m’avaient offert un beau VTT et que j’ai tout de suite adoré pédaler. Alors on m’a inscrite au club de Gouesnou, où j’ai signé ma première licence à 13 ans, et mon plaisir, au début, était basique : je voulais juste battre les copains le dimanche ».
Et puis, à force de les battre, le talent a fait le reste. Maëva Squiban se forge un premier palmarès “à la pédale”, comme on dit dans le milieu : championne départementale, puis régionale, elle est ensuite sélectionnée en équipe de France junior et signe dans sa première équipe professionnelle à 18 ans.

Sur les traces de Pogaçar
En 2024, l’équipe Arkéa sent le potentiel de la jeune femme et la recrute, pour une aventure française qui s’est arrêtée en fin d’année, pour une raison simple : l’équipe UAE, où court notamment le grand champion Tadej Pogaçar chez les hommes, et qui compte parmi les trois meilleures équipes cyclistes mondiales, lui propose un contrat de deux ans. « C’était impossible de refuser une telle proposition, relate Maëva. C’est probablement une possibilité pour moi de franchir encore un cap. »
Parce qu’UAE, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes, c’est tout simplement un autre monde. « Les budgets sont plus importants et la nécessité de résultats est évidemment proportionnelle. Je viens à peine de débuter chez eux. Je me donne cette première année pour m’adapter, puis la deuxième pour performer. »
Espérer le Tour de France
Se pose alors la question d’une participation au Tour de France féminin 2025, dont la deuxième étape partira de Brest le 27 juillet. Comme toutes les coureuses de ce niveau, Maëva ignore encore, à ce jour, si son équipe la sélectionnera.
Les noms des élues ne tomberont que deux à trois semaines avant le départ du Tour : « On est 17 coureuses. Sept d’entre nous prendront part à la Grande Boucle… ».
Seule Française parmi des Italiennes, des Biélorusses, des Anglaises, celle qui a conservé sa licence amateur au club de Gouesnou et qui, parallèlement à sa carrière professionnelle, a obtenu une licence du management du sport en 2023, ne se voile pas la face : « Il va falloir gagner sa place ! ».
Se battre, donc. Comme quand, enfant, elle cherchait à battre les copains le dimanche. Pour que son destin la mène au prochain Tour de France, qui s’offrirait alors à elle comme un cadeau…
Balises
« Je suis née à Brest, mon club de coeur est Gouesnou… Malgré ces multiples attaches sur le territoire, je passe mon temps en déplacement dans le monde entier, et quand je reviens, j’aime justement reprendre pied à Bohars, où vit ma famille. Pour moi, en matière de cyclisme, j’aime vivre ici parce que cela m’offre la possibilité de rouler vers des coins superbes comme la route touristique de Porspoder ou les monts d’Arrée. »