Anne Raoul, plaidoyer pour les vieux

Mise à jour le 20/02/2025

Et si vieillir était une chance, pour toutes les générations ? C’est le postulat réjouissant que défendent Anne Raoul et ses pairs, au sein de l’antenne brestoise de l’association Old’up.

Anne Raoul
Anne Raoul - ©Franck Bétermin

Sa frêle silhouette se dessine dans les rues de Brest, arpentant la ville le nez au vent. À 70 ans, Anne Raoul, référente de l’association Old’up à Brest, tient la route. Pour elle, pour les autres, pour un monde où l’âge ne serait plus une barrière.
Au fond de ses yeux, une douceur infinie, mâtinée d’une volonté à toute épreuve, qui la mène aujourd’hui à supporter la cause d’une génération de gens « plus si jeunes mais pas tout à fait vieux », le slogan national d’Old’up.

Mini bio

  • 24 juin 1954 : naissance à Brest 
  • 1975 :  diplôme d’infirmière d’État
  • 1981 : devient infirmière anesthésiste 
  • 1995 : Devient directrice de l’école d’infirmières anesthésistes du CHU de Brest
  • 2019 : Accepte le challenge d’Old’up.

Des citoyens comme les autres

Brestoise pur jus, Anne Raoul aurait pu, après une carrière d’infirmière bien remplie, choisir une retraite paisible, loin de l’agitation du monde. « Je ne sais pas s’il y a des hasards dans la vie… mais en tout cas il y a des rencontres. On m’a demandé de devenir référente pour Old’up à Brest et même si je n’avais pas pensé à ça, leur slogan me convenait, et leurs motivations tout autant ! ». L’association entend en effet (re)donner une utilité à ces “vieux” que le monde oublie un peu trop souvent.
« Nous vivons dans une société où l’âgisme est fréquent. Les vieux, on leur reproche d’être “riches”, d’être une charge, de tomber malades, de coûter cher… Mais aujourd’hui, vieillir est une chance pour beaucoup d’entre nous, et nous voulons reprendre notre rôle de citoyens. Dans une société où les jeunes et les vieux vivraient bien ensemble, en prenant soin les uns des autres », pose-t-elle calmement.

Anne Raoul
Anne Raoul - ©Franck Bétermin

Quelque chose à transmettre

Au sein d’Old’up, Anne Raoul et ses pairs avancent donc, en lien avec la ville de Brest et d’autres associations dont l’ORB, pour redonner leur juste place à ces aînés qui ne la trouvent plus si facilement. 
Ateliers, échanges, discussions sur les meilleures manières d’aménager la ville et la vie pour que jeunes et vieux y trouvent leur juste place…
Les pistes de travail sont nombreuses, l’envie de les partager immense. « Tous, nous avons eu des vies où l’on a appris, où l’on a fait des rencontres qui nous ont rendus plus riches. On a tous quelque chose à transmettre aux plus jeunes », plaide Anne Raoul.

Ordonnance de santé publique

Marcheuse invétérée, curieuse insatiable, Anne Raoul puise dans ses trajets pédestres l’inspiration pour faire avancer les choses. Elle y voit la ville changer, en mieux, y déniche tous les détails qui en font les merveilles, dans les coins de nature, d’apaisement. Se désole aussi du cours du monde, du changement climatique, sans en désespérer : « Il y a tellement de choses extraordinaires à découvrir dans le monde, tellement à faire. On ne peut pas lâcher, on doit être là pour les jeunes ! ». Et l’ancienne soignante ne saurait mentir : « La sécurité sociale devrait rembourser quelques tickets de concerts ou de cinéma par an. Quelles que soient les générations, on a tous besoin de lieux pour se parler, échanger… C’est une question de santé publique ! ».

Contact Old’up : anneraoul@free.fr 

Balises

« Brest, j’y suis née, enfin à Lambézellec. À l’époque, c’était un peu la campagne à la ville, on vivait avec des champs autour… Aujourd’hui, on a la chance de vivre dans une ville qui a beaucoup évolué : l’ouverture du port de commerce, les Capucins… On a gagné à tous points de vue, y compris architectural ! L’image de la ville a changé… les gens ne la voient plus comme une ville grise où il pleut tout le temps… Et quand bien même, on sait tous aujourd’hui à quel point l’eau est une richesse ! »