Santé : au chevet des quartiers
Aller au plus près des plus fragiles, et leur donner les clés pour reprendre la main sur leur santé. À Brest, la lutte contre les inégalités de santé se vit comme une priorité.
Réalisé à l’orée des années 2020, un diagnostic fouillé de la santé des Brestoises et des Brestois a été posé. « Il a notamment démontré des disparités très fortes entre les différents quartiers prioritaires. Ce qui nous a permis de mieux cibler nos actions de réduction des inégalités en santé, en fonction de la réalité de terrain », souligne Fragan Valentin-Leméni, adjoint au maire de Brest en charge de la réduction des inégalités de santé.
Une délégation qui interpelle, mais traduit la volonté de la ville de ne laisser personne sur le bord du chemin. « Les inégalités en santé sont avant tout dues aux inégalités sociales. D’où notre action volontariste auprès des personnes les plus éloignées du soin et des informations sur la santé, dans les quartiers prioritaires » , poursuit l’élu.
Des actions ciblées
Depuis, chaque année dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, le service de promotion de la santé de la ville accompagne des dizaines d’actions de prévention, pour tous les publics. « Nous proposons des actions, en fonction des besoins et des demandes des habitants, et pour répondre au mieux aux problématiques de santé des différents quartiers » , indique Estelle Billon, du service de promotion de la santé.
À ce jour, plus de 200 classes de CP ont ainsi bénéficié de sessions de prévention de la santé bucco-dentaire, couplées à une sensibilisation à l’alimentation saine et durable. À Bellevue, c’est un réseau langage inédit en France qui s’est monté, et fait ses preuves auprès des plus jeunes.
Parole d’élu
Le service public est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Pour la ville de Brest, participer à la réduction des inégalités sociales et de santé est donc une évidence.
Fragan Valentin-Leméni, adjoint au maire en charge de la réduction des inégalités de santé
Au cœur des quartiers
Les Journées bien-être permettent par ailleurs aux équipements de quartier et aux associations locales de proposer, avec le soutien de la ville, des dépistages, des informations en santé publique, de sensibilisation aux facteurs de risques… « On répond à la demande, on accompagne, et on facilite » , souligne-t-elle. Chaque fois, les habitants répondent présents, confirmant le besoin d’une information voire d’une orientation vers les soins. Ces journées ont d’ailleurs donné lieu, au printemps dernier, à un grand rendez-vous à l’échelle de la ville : Santé vous bien.
Des ateliers comme Du champ à l’assiette, permettant de redécouvrir comment bien manger sans se ruiner, sont aussi régulièrement proposés aux habitants des quartiers, de même que des consultations délocalisées de tabacologie, en partenariat avec le CHU, avec dépistage de la Broncopneumopathie chronique obstructive (BPCO), hélas fréquente dans de nombreux quartiers brestois.
Autre action forte : la présence régulière du camion MarSOINS, qui propose des consultations et dépistages au plus près des habitants, ou celle de l’unité mobile de santé de la ville, qui, une fois par semaine, va au-devant des plus précaires, souvent à la rue, pour leur prodiguer des soins de proximité.
Sport sur ordonnance
Dernière action majeure en date : l’ouverture de la maison Sport-santé, en partenariat avec l’Ufolep. Objectif : populariser l’activité physique adaptée ou « sport sur ordonnance » au plus grand nombre, et particulièrement aux habitantes et habitants des quartiers prioritaires, où la sédentarité fait plus de dégâts qu’ailleurs. « Le sport-santé a été testé avec les habitantes et les habitants de la pension de famille Esperanza, des personnes aux multiples pathologies, et notamment en santé mentale. Le résultat a été positif, et l’Ufolep va désormais pouvoir élargir l’action dans les quartiers ».