Bien vieillir : Le pari de 
l’intergénérationnel

Alors que le vieillissement de la population est une évidence à l’échelle nationale, et que la tendance devrait s’intensifier à Brest au cours des prochaines décennies, l’heure est, pour les acteurs locaux et depuis plusieurs années déjà, à une meilleure valorisation de l’expérience des seniors au profit des plus jeunes.

L’intergénérationnel au cœur de nombreuses réflexions, donc, mais un intergénérationnel à double sens : si les seniors brestois ont à apporter aux plus jeunes, l’inverse est tout aussi vrai, et les actions favorisant les rencontres entre les différentes générations se multiplient.

C’est d’ailleurs ce que veut encourager la ville avec des projets comme celui de l’ancien Ehpad Louise Le Roux. À terme, le bâtiment devrait en effet accueillir une crèche, des logements jeunes et une résidence autonomie. De quoi voir toutes les générations se mêler et apprendre les unes des autres.

Car le besoin en la matière est réel, tant chez les anciens que chez les benjamins, comme en témoigne aussi le succès rencontré par le bien nommé “Brest générations gaming” depuis deux ans. Proposé par les médiathèques brestoises et leurs partenaires, ce tournoi de jeux vidéo autour duquel se réunissent les plus âgés et les plus jeunes est une telle réussite qu’une nouvelle édition est déjà programmée en 2026 ! « Les gens vivent de plus en âgés et seuls chez eux, constate Hélène Pasquet, du Clic mutualisé* de Brest, qui s’occupe principalement des habitants en perte de mobilité. Nous nous devons donc d’inventer des espaces et des moments où chacun peut rompre avec sa solitude. »

Une réelle nécessité qui, sur Brest, prévalait déjà il y a plus de 20 ans, quand le dispositif Voisin’âge, porté par la ville, en lien avec les équipements de quartiers, s’est structuré. Régulièrement en quête de bonnes volontés, Voisin’âge permet néanmoins toujours de lutter contre l’isolement des personnes âgées grâce à des bénévoles qui les accompagnent à différentes activités socio-culturelles.

« Avec le réseau Ville amie des aînés, la ville de Brest a fait le choix de montrer à quel point les personnes âgées, de par leur expérience, leurs savoirs, sont une chance pour notre quotidien. Ils sont un atout dont les jeunes doivent pouvoir se servir et la collectivité soutient toutes les associations qui mènent justement des actions au cours desquelles les générations peuvent se rencontrer. »

Mathilde Maillard, adjointe au maire de Brest en charge du bien vieillir

Au cœur du lien social, le bénévolat s’impose donc souvent comme une des clés de voûte du vivre ensemble. Ce qu’a notamment bien compris le dynamique Office des retraités brestois (ORB), créateur de lien autour de multiples activités depuis près de 50 ans : « Pendant longtemps, il y avait une condition d’âge pour entrer à l’ORB, témoigne Isabelle Kerneis, la directrice. Mais on a levé cette barrière il y a quatre ans, pour que les jeunes, eux aussi prêts à aider, puissent accéder au bénévolat. » Le résultat ne s’est pas fait attendre, et l’ORB a rapidement enregistré l’arrivée de forces vives qui, depuis, donnent de leur temps pour accompagner les plus anciens.

Un juste retour des choses et une relation gagnants-gagnants, finalement, puisque l’ORB continue de s’appuyer, en parallèle, sur 35 retraités qui accompagnent près de 800 enfants des écoles publiques et des centres sociaux en aide aux devoirs ou en lecture, pour quelque 1 800 heures annuelles de bénévolat !

C’est donc bien sur la base de ces quelques exemples que la ville de Brest a mérité sa place au cœur du réseau francophone des Villes amies des aînés, qu’elle a intégré en 2016, et qui accompagne les collectivités dans leur manière de relever les défis actuels du bien vieillir. C’est aussi sur cette même base qu’elle a obtenu le label Or en 2022, pour une récompense saluant une véritable politique en faveur des personnes âgées, évaluée selon une grille de l’organisation mondiale de la santé.

* Le Clic de Brest est mutualisé entre les huit communes de la métropole.